Le patronage, c’est l’étape pour passer du croquis du styliste au patron papier ! C’est la modéliste ou la patronnière qui s’en charge. Il existe plusieurs techniques :
La coupe à plat :
On part d’un patron de base (corsage, jupe etc..) sur lequel on vient travailler à la main. On place les découpes, les pinces, les poches etc… Ensuite, on extrait une à une chaque pièce, puis on y ajoute les valeurs de couture. C’est assez visuel car on a le patron à la bonne échelle sous les yeux. On voit aussi directement les conséquences de nos actions : “si je coupe par ici pour le passage de pince, où est-ce que la découpe va s’ouvrir ?” C’est très intéressant à pratiquer au début de la formation pour comprendre et anticiper les manipulations.
J’utilisais beaucoup cette technique avant de pouvoir investir dans du matériel plus professionnel.
Le patron sur ordinateur, ou CAO (conception assistée par ordinateur)
C’est le même principe que la coupe à plat, sauf qu’elle se fait via un logiciel. Lectra Modaris, Vetiexpert, Gerber .. Il en existe plusieurs. A l’école j’ai été formée sur la suite Lectra (Modaris, Diamino, Justprint). Mais pour Môme, je me suis équipée de Vetiexpert ! J’ai d’abord créé et enregistré mes bases dans ma librairie et je viens les retravailler pour chacun de mes modèles.
Cette technique est plus rapide et plus précise qu’à la main, mais demande un investissement financier et un temps de prise en main. J’ai suivi une formation pour connaître mon logiciel, et il y a encore des manipulations que je découvre au fur et à mesure !
Le moulage :
Le moulage, c’est la technique que j’aime le plus. Nous n’avons besoin que d’un mannequin avec ses bolducs et de toile à patron. Ensuite, on vient mouler la toile sur le mannequin en la caressant pour qu’elle épouse bien ce corps. On sent la matière, les plis, les volumes .. Il faut de la patience et de la délicatesse. A travers la toile, on aperçoit les bolducs qui nous serviront de repères : lignes de poitrine, de taille, tête de manche ect.. Il faut tous les marquer !
Une fois le modèle moulé, on le récupère à plat pour en tracer les contours et y ajouter l’aisance ! (Eh oui, si vous enfiler la toile telle quelle, vous risquez d’avoir du mal à respirer !) On vérifie bien les longueurs d’assemblages, on n’oublie pas les valeurs de couture et voilà : nous avons notre patronage ! On simule le montage avec des épingles ! Et on peut finalement réenfiler la toile sur le mannequin ! Cette fois, c’est la bonne : le modèle est terminé ! Enfin, en toile en tout cas ! On se sert ensuite de la toile comme patronage pour couper le modèle dans le vrai tissu !
Parce qu’elle demande du temps, cette technique est assez peu répandue dans le prêt à porter. Elle se pratique surtout dans la haute couture, le costume, ou uniquement pour quelques détails (manche particulière, col spécial ..)
Démarche :
Peu importe la technique que vous choisirez, il faudra toujours commencer de la même manière. Les patrons se tracent par moitié. C’est-à-dire qu’on ne trace qu’½ devant et un ½ dos. La norme veut que l’on travaille le côté droit.
D’abord, on trace une ligne verticale, qui sera notre ligne de milieu dos. Puis on place des lignes perpendiculaires pour la poitrine, la taille, les hanches et le bassin. Si vous tracez un bas, la ligne de poitrine n’est pas nécessaire. Pour connaître leur position, il existe des livres qui vous donneront l’espacement moyen entre chaque ligne. Si vous faites un patron sur-mesure, il faudra prendre les mensurations exactes de la personne. Ensuite, on détermine les largeurs par rapport à votre taille. On place les pinces, puis on relie chaque point pour avoir le contour de notre patron de base.
Le patronage est avant tout de la géométrie ! Armez-vous d’une règle japonaise, d’un perroquet / d’un pistolet et tracez vos lignes et courbes !
Alors, vous vous lancez ?