Parcours :

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu travailler dans la mode. Je rêvais de croquis, de défilés, de côtoyer les grands couturiers, les photographes et les mannequins … Je ne connaissais alors que le métier de styliste. En 2010, quand une section “Métiers de la Mode – vêtements” à ouvert près de chez moi, je l’ai intégrée ! D’abord en baccalauréat professionnel à Boulogne sur mer, puis en BTS à Amiens. Ces cinq années étaient remplies de stages et c’est là que j’ai découvert le métier de modéliste. Être modéliste, c’est transposer le croquis du styliste en patron. Savoir créer tout ce que je voulais : c’était ça mon futur métier j’en étais sûre. 

Mes parents m’ont offert ma première machine à coudre à 17 ans et elle m’a accompagnée jusqu’aux premiers prototypes de la collection. Je viens seulement d’investir dans une machine professionnelle.

J’ai quitté les Hauts-de-France pour suivre un cursus styliste – modéliste en alternance à Paris où j’ai intégré une maison de prêt-à-porter haut de gamme pendant un an. J’ai participé aux fashion weeks et à toute l’effervescence autour de ces rendez-vous. J’y ai connu la rigueur, la précision et l’exigence mais j’ai aussi été confrontée à la mentalité fermée qui est la réputation des maisons de haute couture. Le luxe, ce ne sera pas pour moi.

A la suite de cette année, j’ai immédiatement trouvé un emploi dans un bureau d’études en tant que technicienne produit. A 22 ans, je signais mon premier CDI ! Je travaillais pour la grande distribution : le grand écart ! Là bas, on parle de production par milliers, de prix bas, de délais de fabrication réduits … C’est un autre aspect de la mode, la cible y est bien différente. J’y réalisais les dossiers techniques, c’est à dire que je fournissais toutes les informations nécessaires à la mise au point du patron, qui elle était délocalisée.  J’avais en charge les secteurs femme maille, nuit et sport. J’y suis restée 1 an et demi. Le poste manquait de créativité et j’avais besoin de nouveaux challenges. 

J’ai rejoint un autre bureau d’études. Cette fois, j’étais le binôme de la styliste. Toujours dans le secteur de la femme, je travaillais chez un sous-traitant pour (presque) toutes les marques de prêt-à-porter haut de gamme (Sandro / Ba&sh / Maje / The Kooples / Sessun etc … ) Le poste était stimulant, j’accompagnais la styliste en sourcing matières et fournitures, en shopping. Elle était la « créative » et j’étais la « technicienne » : un vrai binôme. On lançait des développements de techniques fantaisies, de broderies, je préparais quelques maquettes pour des nouveaux volumes etc … C’était très enrichissant : à chaque nouvelle collection il fallait rivaliser de créativité. 

J’ai rencontré l’univers du bébé quand mes proches ont eu des enfants : ma sœur, mes amies, mes collègues .. Je suis tombée sous le charme de ces minuscules vêtements tellement adorables.. En parallèle de mon emploi, je cousais des vêtements pour bébés, pour le plaisir. En 2019, j’ai vécu une grossesse merveilleuse et j’ai préparé le trousseau de naissance de ma fille ainsi que quelques vêtements. J’ai d’abord cousu des modèles trouvés dans des livres, mais j’ai vite créé mes propres patrons. J’ai adoré imaginer ma fille dans chacune de ces tenues. A la suite de mon congé maternité, j’ai repris le travail et la couture est passée au second plan : mon temps libre, je le passais avec ma fille et mon mari.

Puis le confinement est arrivé et avec lui l’enfermement en appartement, la cohabitation avec les voisins, le manque de nos familles… Mon mari a eu une proposition d’emploi sur la côte d’Opale, nous avons saisi l’opportunité de rentrer et j’ai quitté mon poste après 3 ans et demi.

Môme :

Passionnée par mon métier, je ne me voyais pas entamer une reconversion. Sans bureau d’études ici, j’ai pris mon courage à deux mains, j‘ai repensé à mes patrons pour bébé, à ce que je voulais créer et je me suis lancée : c’est comme ça que Môme est née.

Elle a de la chance Coline d’avoir une maman qui sait lui créer des vêtements” Cette phrase je l’ai entendue de nombreuses fois. Mon ambition, c’est que ces mots vous soient adressés aussi.

J’ai la chance d’avoir une passion et de pouvoir la transmettre. J’ai envie d’accompagner toutes les personnes qui le souhaitent à créer elles aussi des pièces uniques, des vêtements personnalisés. A donner vie à leurs envies. La couture de qualité est à portée de tous : il suffit d’avoir de bons conseils, des astuces, de la pédagogie et de la pratique ! La fierté d’avoir cousu son modèle et de voir son enfant le porter n’a pas d’égal ! 

Mes ambitions :

*Une collection de patrons renouvelées au fur et à mesure des saisons. Un catalogue intemporel et qualitatif qui s’étoffera au fil du temps.

*Des tutos vidéos pour vous accompagner à coudre la collection.

*Des collections capsules pour habiller d’autres membres de la famille … Mais chut ! Je garde encore un petit peu le secret !

Mes valeurs :

*Côte d’Opale : Je veux mettre en avant ma région. Le cerf volant du logo en est un joli clin d’œil ! Ma graphiste a grandi à Etaples et exerce aujourd’hui à Lille. J’ai choisi une illustratrice, étaploise elle aussi, pour dessiner des cartes postales que je glisse dans mes commandes. Mes pochettes sont imprimées à Ecuires. Les shooting photo se font sur la Côte d’Opale avec une photographe des environs.. A service égal, je privilégierai toujours les Hauts de France ! Je participe ainsi à l’emploi local à mon echelle, et c’est une réelle fierté ! 

*Environnement : Coudre ses propres vêtements est plein de sens pour la planète. On dit « stop » à la fast fashion, aux surproductions, aux livraisons depuis le bout du monde … et on donne une valeur affective à ce vêtement. On prend le temps de le coudre, on le porte avec amour et fierté, et quand il est temps de le quitter, on essaye forcément de lui donner une seconde vie. Je produis à flux tendu. Je n’ai que très peu de stock pour ne pas gâcher de papier. 

*Transmission : J’ai eu la chance d’avoir des tutrices de stage patientes et pédagogues. C’est grâce à elles et à leurs conseils que je me suis perfectionnée. J’aimerai à mon tour accompagner des élèves dans leur formation et accueillir des stagiaires ou apprenties motivées et investies comme je l’étais il y a quelques années !

Dans les dunes du Touquet (62) – vue sur la baie de Canche